Siya Kolisi - Rugby

En 2018, il est nommé capitaine de l’équipe d’Afrique du Sud, devenant ainsi le premier capitaine noir en 126 ans d’histoire des Springboks. En 2019 et 2023, il conduit son pays à la victoire lors de la Coupe du Monde de rugby.

J’ai grandi dans le township de Zwide, quartier pauvre d’Afrique du Sud, où j’ai été élevé par ma grand-mère parce que ma mère et mon père étaient trop jeunes pour s’occuper de moi.

Aussi loin que je m’en souvienne, le rugby a toujours tenu une grande place dans ma vie. Mon père et mes oncles y jouaient et dès que j’ai pu, à l’âge de 8 ans, j’ai commencé à y jouer moi-même.

Dans le ghetto, joindre les deux bouts n’est pas chose facile.

Nous n’avions pas les moyens de payer mon école et tous les frais qui s’ensuivent, mais j’allais à l’école tous les jours parce que c’est là que je prenais mon repas quotidien. Le soir, je rentrais dans notre deux pièces, où nous vivions à sept, je prenais les coussins du canapé et je me couchais par terre pour la nuit.

J’ai toujours adoré le rugby, et je m’entraînais tous les jours. Le rugby semblait me permettre de rester à l’écart de toutes les mauvaises choses qui se passaient autour de moi. J’ai perdu beaucoup d’amis qui, alors que j’aspirais à me surpasser dans mon sport, étaient en proie aux difficultés et aux tentations de la vie du ghetto. Je me préparais à saisir les opportunités qui se présenteraient à moi, sans vraiment savoir quelles formes elles pourraient prendre.

À l’âge de 12 ans, nous avons joué un match avec l’équipe de mon école, le premier de la saison. Nous jouions contre une école voisine, qui avait un excellent entraîneur, et nous avons été battus avec un écart de 50 points. Après le match, cet entraîneur est venu me voir et m’a dit qu’il pensait que j’avais du talent. Il m’a invité à jouer pour son école. À partir de là, cet entraîneur m’a pris sous son aile, devenant pour moi une figure paternelle comme je n’en avais jamais connue. Il savait combien cette opportunité comptait pour moi et j’ai travaillé dur pour en tirer le maximum. Il m’a fait participer à mon premier match régional, où j’ai joué en boxer parce que je n’avais pas les moyens de m’offrir un short de rugby. J’ai ensuite intégré l’équipe régionale, avec laquelle je participais à des tournois en pratiquant le sport qui me passionnait plus que toute autre chose.

Je suis passé professionnel à 19 ans. En 2012, le week-end de mon 21e anniversaire, j’ai joué mon premier match avec l’Equipe Nationale Sud-Africaine. Participer à la Coupe du Monde de rugby de 2015 a été un immense privilège, mais je n’ai joué que 30 minutes. Quatre ans plus tard, en tant que capitaine des Springboks, j’ai été incroyablement honoré et enthousiaste à l’idée de représenter mon pays lors de la Coupe du Monde. Je sais que j’ai été choisi pour être capitaine de cette équipe, le poste la plus élevé que l’on puisse atteindre dans ce sport, parce que je suis la personne que je suis. C’est pourquoi j’essaie de rester fidèle à moi-même, et de ne pas me laisser perturber par les petites choses de la vie. J’essaie d’être un bon exemple pour les autres lorsque je joue.

Dieu m’a préparé à cela. Bien que j’aie grandi en allant à l’église avec ma grand-mère, et que j’y allais de manière intermittente ces dernières années, ce n’est que récemment que j’ai véritablement consacré ma vie à Jésus-Christ Alors que j’étais aux prises avec des questionnements personnels, des tentations, des péchés et des choix de vie, j’ai réalisé que je ne vivais pas selon ce que j’aspirais à être : un disciple du Christ. Je ne m’en sortais pas trop mal, mais je n’avais pas encore décidé de m’engager pleinement envers Jésus-Christ, et de commencer à vivre selon ses paroles.

En fait, jusqu’à ce qu’un aspect difficile de ma vie personnelle soit exposé au grand public. Jusque-là, tout ce que je devais affronter restait caché mais lorsque mon péché a été exposé, j’ai su que je devais changer de vie ou risquer de tout perdre. J’ai donc décidé de confier entièrement ma vie au Seigneur Jésus-Christ.

Accompagné d’un conseiller spirituel, j’ai pu découvrir la vérité et expérimenter le pouvoir salvateur du Christ d’une toute nouvelle manière. Cette nouvelle vie m’a donné une paix intérieure comme je n’en avais jamais connu auparavant. Maintenant que j’ai tout donné à Dieu, plus rien ne m’affecte. Je vis et je joue avec la liberté que donne de savoir que son projet se réalisera quoi qu’il arrive et qu’en définitive, c’est tout ce qui compte !

Je n’ai pas besoin de tout comprendre de la vie, et il y a tellement de choses que je ne comprends pas. Mais je sais que tout est sous le contrôle de Dieu. Mon travail consiste à faire de mon mieux et à laisser le reste entre Ses mains. Alors que je me débattais avec mon péché, j’ai lu un verset du livre d’Ésaïe, dans la Bible, qui m’a vraiment marqué. Dans le livre d’Ésaïe, chapitre 43:2-3, il est dit :« Quand tu passeras par les eaux, je serai avec toi, quand tu traverseras les fleuves, ils ne te submergeront pas. Quand tu marcheras dans le feu, il ne te fera pas de mal et tu ne seras pas brûlé. Puisque moi, l’Éternel, je suis ton Dieu le Saint d’Israël, ton Sauveur. »Je l’ai lu et relu à maintes reprises, pendant des jours.

Si Dieu a pu soutenir d’innombrables personnes en grosses difficultés ou souffrantes au fil de l’histoire, Il peut le faire pour moi.